Mieux comprendre le MMA grappling et ses subtilités

Le grappling en MMA représente une dimension fondamentale qui distingue ce sport de combat des disciplines de frappe pure. Cette facette technique, souvent mal comprise par les spectateurs occasionnels, constitue pourtant l'essence même de nombreux combats d'élite. Entre amenées au sol stratégiques, contrôles minutieux et soumissions spectaculaires, le grappling transforme chaque combat en véritable partie d'échecs physique où la puissance brute ne suffit pas. Au fil des décennies, cette composante a profondément évolué, intégrant des influences diverses du jiu-jitsu brésilien, du sambo russe, de la lutte américaine et des systèmes contemporains de leg locks pour créer un art martial véritablement hybride et en perpétuelle mutation.

Maîtriser les nuances du grappling en MMA exige une compréhension approfondie des positions dominantes, des transitions fluides, et des subtilités techniques qui permettent aux combattants d'imposer leur volonté. Contrairement aux idées reçues, le combat au sol ne se résume pas à "deux gars qui se roulent par terre" - il s'agit d'un écosystème technique sophistiqué où chaque mouvement, chaque angle et chaque distribution de poids peut faire la différence entre victoire et défaite.

Fondamentaux techniques du grappling en MMA

Le grappling en MMA se distingue par sa complexité technique et son adaptabilité aux conditions spécifiques du combat en cage. Contrairement à d'autres sports de combat centrés uniquement sur la frappe, le MMA intègre une dimension complète de lutte et de combat au sol qui nécessite une maîtrise particulière. Les fondamentaux techniques du grappling constituent la base sur laquelle repose l'efficacité d'un combattant dans ces phases de combat rapproché et au sol.

Le grappling en MMA requiert une approche différente des disciplines de grappling traditionnelles en raison de la présence des frappes, du contexte de la cage et des règles spécifiques. Cette réalité implique l'adaptation constante des techniques classiques pour maximiser leur efficacité tout en minimisant la vulnérabilité aux coups. Un grappler efficace en MMA doit non seulement maîtriser les amenées au sol, mais aussi développer des systèmes de contrôle permettant soit de dominer positionellement, soit de créer des opportunités de soumission.

Différenciation entre grappling de MMA et jiujitsu brésilien traditionnel

Le jiujitsu brésilien traditionnel et le grappling en MMA partagent des racines communes mais présentent des différences fondamentales. En jiujitsu traditionnel, les combattants portent généralement un gi (kimono) qui permet des saisies spécifiques sur les vêtements, alors qu'en MMA, l'absence de gi impose des adaptations techniques majeures. De plus, le combat en MMA intègre la dimension des frappes, absente du jiujitsu sportif.

En jiujitsu brésilien, combattre depuis la garde (position inférieure) est souvent privilégié car cela offre de nombreuses opportunités de soumission. En MMA, cette approche devient considérablement plus risquée en raison de la possibilité pour l'adversaire de frapper depuis une position dominante. Cette réalité transforme radicalement la dynamique du combat au sol, où la priorité devient souvent la récupération d'une position neutre ou dominante plutôt que la recherche directe de soumissions depuis des positions vulnérables.

L'absence de temps limite en jiujitsu traditionnel (jusqu'à la soumission) contraste également avec le format chronométré du MMA, encourageant des actions plus décisives et une gestion différente du rythme. En MMA, un grappler doit constamment démontrer sa domination ou son activité pour éviter que l'arbitre ne relève les combattants, créant ainsi une pression supplémentaire vers l'efficacité immédiate.

Les positions dominantes essentielles : mount, back control et side control

En grappling MMA, certaines positions dominent le paysage technique en raison de leur efficacité offensive et défensive. La position montée ( mount ) représente l'une des situations les plus avantageuses, permettant au combattant du dessus de générer une puissance maximale dans ses frappes tout en limitant les options défensives de l'adversaire. Cette position, où le combattant est assis sur le torse de son adversaire, offre également des opportunités de soumission par étranglement ou clés articulaires.

Le contrôle dorsal ( back control ) constitue probablement la position la plus dominante en MMA. Lorsqu'un combattant parvient à prendre le dos de son adversaire, il se trouve dans une situation idéale pour appliquer un étranglement arrière tout en étant pratiquement invulnérable aux contre-attaques. Des champions comme Khabib Nurmagomedov ont démontré l'efficacité dévastatrice de cette position en combinant contrôle positionnel, frappes précises et menace constante de soumission.

Le contrôle latéral ( side control ), moins spectaculaire mais fondamentalement important, permet une domination positionnelle stable tout en offrant diverses options offensives. Cette position transversale limite considérablement la mobilité de l'adversaire et sert souvent de plateforme pour des transitions vers d'autres positions dominantes ou des tentatives de soumission.

La véritable marque d'un grappler d'élite en MMA n'est pas seulement sa capacité à atteindre ces positions dominantes, mais surtout son aptitude à les maintenir face à un adversaire qui tente désespérément de s'échapper ou de renverser la situation.

Techniques de contrôle au sol spécifiques au combat en cage

Le combat en cage introduit une dimension unique au grappling MMA avec l'utilisation stratégique des parois de l'octogone. Les grapplers expérimentés exploitent la cage comme un outil supplémentaire pour maximiser leur contrôle et limiter les options d'évasion de leurs adversaires. La technique du cage walking (ou pinning against the cage) consiste à maintenir l'adversaire pressé contre la clôture, réduisant ainsi son espace de mouvement et facilitant le contrôle positionnel.

Le système de wrist control contre la cage, perfectionné par des combattants comme Daniel Cormier, représente une méthode sophistiquée pour neutraliser les défenses d'un adversaire acculé. En contrôlant les poignets tout en maintenant une pression corporelle constante, le grappler peut progressivement améliorer sa position tout en épuisant physiquement et mentalement son adversaire.

Les transitions dynamiques entre positions de contrôle sont particulièrement importantes en MMA, où les règles permettent aux combattants d'être relevés par l'arbitre en cas d'inactivité au sol. Des champions comme Demian Maia ont développé des systèmes de contrôle fluides permettant de maintenir une pression constante tout en avançant méthodiquement vers des positions toujours plus dominantes ou des opportunités de soumission.

Systèmes de défense contre la cage développés par khabib nurmagomedov

Khabib Nurmagomedov a révolutionné l'utilisation de la cage en MMA en développant un système unique de contrôle et de domination. Sa technique signature implique de piéger une jambe de l'adversaire tout en utilisant la cage comme support pour exercer une pression écrasante. Cette méthode, surnommée "Dagestani handcuff" dans le milieu, neutralise efficacement les tentatives de l'adversaire de se relever ou de créer de l'espace.

L'approche de Nurmagomedov se caractérise par l'utilisation du hand trapping contre la cage, où il immobilise systématiquement les mains de son adversaire pour limiter ses options défensives. Cette technique, combinée à des transitions fluides entre différentes positions de contrôle, crée un sentiment d'impuissance chez l'adversaire qui se retrouve constamment sur la défensive sans pouvoir initier ses propres actions offensives.

Le système développé par Nurmagomedov se distingue également par sa capacité à transformer le combat contre la cage en une cascade ininterrompue de pressions et de contrôles, où chaque tentative d'échappement de l'adversaire est anticipée et contrée. Cette approche méthodique et implacable a établi une nouvelle référence dans l'utilisation stratégique de la cage en grappling MMA.

Transition entre striking et grappling : le clinch comme zone intermédiaire

Le clinch représente la zone intermédiaire cruciale entre le combat debout et le combat au sol en MMA. Cette phase de transition, souvent négligée par les observateurs occasionnels, constitue un terrain technique particulièrement riche où se détermine souvent la direction du combat. Des combattants comme Jon Jones ont développé un clinch d'une efficacité redoutable, mélangeant techniques de préhension et frappes courtes dévastatrices.

En position de clinch, plusieurs systèmes s'affrontent : le clinch thaïlandais avec ses saisies de nuque et ses coups de genou, le clinch de type judo avec ses préparations de projection, et le clinch wrestling axé sur le contrôle et les amenées au sol. La maîtrise de ces différentes approches et la capacité à passer fluidement de l'une à l'autre caractérisent les combattants d'élite.

Les transitions clinch-grappling constituent un moment décisif où le combattant doit sécuriser le contrôle tout en anticipant les contre-attaques. Des techniques comme le double underhook ou le body lock servent non seulement à préparer l'amenée au sol, mais également à neutraliser temporairement les capacités offensives de l'adversaire durant cette phase critique.

Les soumissions les plus efficaces en MMA moderne

Les soumissions en MMA moderne ont considérablement évolué depuis les premiers UFC, devenant plus sophistiquées et adaptées aux spécificités du combat en cage. Contrairement aux idées reçues, les statistiques récentes montrent qu'environ 25% des combats professionnels se terminent encore par soumission, démontrant l'importance cruciale de cette dimension technique. Les grapplers d'élite ont développé des systèmes de soumission spécifiquement adaptés au contexte MMA, intégrant la présence des frappes, l'absence de gi et les contraintes temporelles des combats.

La réussite d'une soumission en MMA dépend autant de l'exécution technique parfaite que du timing et du contexte dans lequel elle est appliquée. Les données actuelles révèlent que les soumissions les plus efficaces en compétition sont souvent celles qui exploitent les erreurs défensives provoquées par la fatigue ou par la menace constante des frappes. Cette dimension tactique explique pourquoi certains spécialistes du grappling pur peuvent rencontrer des difficultés à transposer leur succès dans l'environnement MMA, où les soumissions doivent être adaptées pour fonctionner dans un contexte beaucoup plus chaotique et imprévisible.

Analyse des guillotines et étranglements d'arce utilisés par tony ferguson

Tony Ferguson a développé un style de grappling offensif particulièrement efficace, centré sur des étranglements dévastateurs comme la guillotine et l'étranglement d'arce. Sa guillotine se caractérise par une technique de finition frontale où il utilise son avant-bras comme un levier pour comprimer simultanément la trachée et les artères carotides de son adversaire. Cette version modifiée de la guillotine, parfois appelée guillotine "no-arm", permet une finition plus rapide tout en limitant les possibilités d'échappement.

L'étranglement d'arce, autre spécialité de Ferguson, exploite une mécanique corporelle différente en utilisant une compression latérale du cou. Sa maîtrise de cette technique lui permet de l'appliquer dans des contextes variés, que ce soit en réponse à une tentative de takedown ou durant un scramble au sol. La particularité de son approche réside dans sa capacité à verrouiller ces soumissions depuis des angles non conventionnels, surprenant ainsi des adversaires techniquement solides.

Ferguson combine ces techniques d'étranglement avec un cardio exceptionnel, créant un système où la menace constante de soumission force ses adversaires à dépenser une énergie considérable en défense. Cette stratégie d'usure progressive, où chaque échange au sol présente un danger mortel, illustre parfaitement l'intégration sophistiquée des soumissions dans une approche globale de combat.

Triangles et clés de bras : adaptations pour le contexte MMA

Les triangles et clés de bras, soumissions fondamentales en jiujitsu, ont nécessité des adaptations significatives pour maintenir leur efficacité en MMA. Le triangle traditionnel, exécuté depuis la garde, expose potentiellement le combattant aux coups de son adversaire pendant la phase de mise en place. Les adaptations modernes privilégient des entrées plus rapides et des angles qui minimisent cette vulnérabilité, comme le triangle monté ou le triangle depuis le dos.

Les clés de bras en MMA moderne s'exécutent généralement depuis des positions dominantes plutôt que depuis la garde, réduisant ainsi l'exposition aux frappes. Des combattants comme Ronda Rousey ont démontré l'efficacité dévastatrice d'un système offensif axé sur les clés de bras enchaînées depuis des positions comme le mount ou le side control, où la menace des frappes facilite l'exposition du bras de l'adversaire.

La présence de transpiration et l'absence de gi en MMA rendent également ces soumissions plus difficiles à maintenir, nécessitant des adaptations techniques spécifiques comme l'utilisation accrue de body triangles pour sécuriser la position avant de finaliser la soumission. Cette réalité explique pourquoi les triangles et clés de bras réussis en MMA démontrent généralement un niveau technique exceptionnel.

Les heel hooks et la révolution du leg lock game en MMA

La dernière décennie a vu une véritable révolution dans l'utilisation des leg locks en MMA, particulièrement les heel hooks (crochets de talon). Traditionnellement considérées comme risquées en raison de l'exposition qu'elles créent, ces techniques ont été repensées et systématisées par une nouvelle génération de grapplers comme Ryan Hall et Garry Tonon, qui ont démontré leur efficacité au plus haut niveau.

L'avantage principal des heel hooks réside dans leur capacité à menacer sérieusement depuis des positions généralement considérées comme désavantageuses. Un combattant dominé posit

ionnellement peut soudainement devenir dangereux en saisissant une opportunité de leg lock, créant ainsi une dynamique psychologique unique où la domination n'est jamais totalement sécurisée. Cette réalité a transformé l'approche tactique de nombreux combats, avec des adversaires devenant excessivement prudents dans leurs ground-and-pound ou leurs passages de garde face à des spécialistes connus de ces techniques.

Le système moderne de leg locks en MMA comprend plusieurs variations techniques comme l'inside heel hook, l'outside heel hook et le straight ankle lock, chacune exploitant des angles différents et nécessitant des défenses spécifiques. La sophistication de ces techniques réside dans leur intégration au sein d'un système cohérent où chaque défense de l'adversaire ouvre la voie à une autre attaque, créant un dilemme technique constant.

L'impact de cette révolution se manifeste clairement dans l'évolution des systèmes défensifs déployés contre les spécialistes des leg locks, avec un temps d'entraînement considérable désormais consacré à la défense contre ces techniques autrefois considérées comme marginales en MMA professionnel.

Soumissions depuis la cage : techniques innovantes de charles oliveira

Charles Oliveira, détenteur du record du nombre de soumissions en UFC, a développé un arsenal particulièrement innovant pour exploiter la proximité de la cage. Sa capacité à utiliser la clôture comme point d'appui pour amplifier ses techniques de soumission a établi une nouvelle référence dans l'utilisation stratégique de l'environnement octogonal. Sa technique signature consiste à piéger le bras de son adversaire contre la cage avant d'exécuter une clé de bras avec un angle de levier optimisé.

Les étranglements d'Oliveira depuis la cage exploitent la restriction de mouvement imposée par la clôture. Sa guillotine contre la cage, par exemple, utilise la structure rigide comme point d'ancrage supplémentaire, empêchant l'adversaire de rouler pour échapper à la pression. Cette adaptation technique démontre une compréhension profonde de la façon dont l'environnement peut être transformé en avantage offensif.

L'approche d'Oliveira se caractérise également par sa capacité à enchaîner plusieurs tentatives de soumission en séquences rapides, ne laissant aucun répit à son adversaire. Cette stratégie d'enchaînement, particulièrement efficace contre la cage où les options d'échappement sont limitées, illustre l'évolution sophistiquée des systèmes de soumission en MMA moderne.

Stratégies de wrestling offensif en MMA

Le wrestling offensif représente un pilier fondamental du MMA moderne, transformant radicalement la dynamique des combats. Contrairement au wrestling olympique, sa version adaptée au MMA intègre la menace constante des frappes et des soumissions, nécessitant des ajustements techniques significatifs. Les données statistiques révèlent que les combattants capables d'imposer leur wrestling offensif maintiennent un avantage compétitif considérable, avec plus de 70% de victoires pour ceux qui réussissent régulièrement leurs tentatives d'amenée au sol.

L'évolution du wrestling en MMA a conduit au développement de systèmes offensifs sophistiqués intégrant des feintes de frappe, des changements de niveau explosifs et des enchaînements fluides entre différentes techniques de projection. Cette approche multidimensionnelle crée une pression constante sur l'adversaire, qui doit simultanément se défendre contre les menaces de frappe et d'amenée au sol, épuisant rapidement ses ressources physiques et mentales.

Double-leg et single-leg takedowns adaptés pour éviter les guillotines

Les techniques traditionnelles de double-leg et single-leg takedowns ont connu des adaptations majeures en MMA pour contrer la menace omniprésente des guillotines. La version moderne du double-leg privilégie une posture plus haute et un contrôle immédiat de la position de la tête de l'adversaire, limitant ainsi sa capacité à enrouler le cou. Cette adaptation technique, popularisée par des wrestlers comme Georges St-Pierre, minimise la vulnérabilité tout en maintenant l'efficacité de la projection.

Le single-leg takedown a également évolué vers des variations comme le high single ou le running single, où le combattant maintient une posture plus droite et utilise un angle d'attaque qui rend l'application d'une guillotine significativement plus difficile. Ces techniques modifiées s'accompagnent généralement d'un contrôle préventif du bras de l'adversaire pour neutraliser ses options de contre-attaque par étranglement.

Les champions contemporains ont développé des systèmes de head positioning sophistiqués pendant l'exécution de ces takedowns, avec une attention particulière à la position du menton et à la pression contre le torse de l'adversaire. Ces détails techniques, bien qu'invisibles pour le spectateur occasionnel, constituent souvent la différence entre une amenée au sol réussie et une contre-soumission dévastatrice.

Les meilleurs wrestlers en MMA ne sont pas nécessairement ceux qui possèdent les techniques les plus spectaculaires, mais plutôt ceux qui ont parfaitement adapté leurs mouvements pour minimiser leur exposition aux contre-attaques spécifiques à ce sport.

Projections du style sambo et judo dans l'arsenal de fedor emelianenko

Fedor Emelianenko a révolutionné l'utilisation des projections de sambo et de judo en MMA, démontrant leur efficacité dévastatrice au plus haut niveau. Sa technique signature, l'ouchi gari (grand fauchage intérieur), se distingue par son exécution explosive combinant puissance et timing parfait. Contrairement aux projections classiques qui nécessitent des saisies prolongées, sa version adaptée au MMA s'exécute depuis une distance de frappe, réduisant considérablement le temps de préparation et la prévisibilité.

Les projections d'épaule (seoi nage) d'Emelianenko illustrent parfaitement l'adaptation du judo traditionnel au contexte MMA. En l'absence de gi, il a développé des saisies alternatives focalisées sur le contrôle du haut du corps et des poignets, permettant l'exécution de projections spectaculaires sans les prises traditionnelles sur les vêtements. Cette innovation technique a ouvert la voie à une nouvelle génération de judokas en MMA comme Ronda Rousey et Karo Parisyan.

L'aspect le plus remarquable de l'approche d'Emelianenko réside dans sa capacité à enchaîner instantanément ses projections avec un ground-and-pound dévastateur. Cette transition fluide entre la phase de projection et la phase d'attaque au sol démontre une compréhension profonde du rythme du combat et exploite le moment de désorientation qui suit une projection puissante, maximisant ainsi son efficacité offensive.

Chain wrestling : enchaînements de tentatives développés par georges St-Pierre

Georges St-Pierre a établi une nouvelle référence en matière de chain wrestling en MMA, développant un système d'enchaînements fluides où chaque défense de l'adversaire déclenche immédiatement une nouvelle tentative d'amenée au sol. Son approche méthodique repose sur le principe fondamental que la première tentative sert principalement à provoquer une réaction défensive qui créera l'ouverture pour la seconde ou troisième tentative de la séquence.

Le système de St-Pierre se caractérise par des transitions techniques précises entre différentes catégories de takedowns : du single-leg au double-leg, puis vers des projections ou des trips. Cette capacité à naviguer entre différentes familles techniques en fonction des réactions de l'adversaire crée une pression offensive constante qui finit par submerger même les défenseurs les plus compétents. Les données statistiques de ses combats révèlent un taux de réussite exceptionnel de 73% sur ses takedowns, souvent obtenus après plusieurs tentatives enchaînées.

Un élément clé du chain wrestling de St-Pierre réside dans sa gestion de l'énergie, avec une distribution optimale de l'effort à travers la séquence complète. Contrairement à l'approche explosive unique qui épuise rapidement le combattant, son système privilégie une pression constante de moyenne intensité, économisant ses ressources tout en maintenant l'adversaire sous une menace permanente. Cette approche stratégique explique en grande partie sa capacité légendaire à maintenir un rythme élevé pendant cinq rounds complets.

Timing des takedowns pendant les échanges debout

Le timing optimal des takedowns pendant les échanges debout représente peut-être l'aspect le plus subtil et décisif du wrestling offensif en MMA. Les champions comme Daniel Cormier et Henry Cejudo ont perfectionné l'art d'initier leurs amenées au sol précisément au moment où l'adversaire s'engage dans une combinaison de frappes, exploitant l'instabilité momentanée et le changement de distribution de poids qui accompagnent ces actions offensives.

La technique du reactive takedown consiste à capitaliser sur l'élan généré par l'adversaire lors de ses attaques. Lorsqu'un combattant s'engage dans un coup puissant comme un crochet ou un coup de pied circulaire, il crée involontairement une opportunité d'amenée au sol en transférant son poids et en compromettant temporairement sa base de stabilité. Les wrestlers d'élite développent une sensibilité exceptionnelle à ces moments fugaces et s'entraînent à déclencher leurs takedowns avec un timing parfait.

Le timing des takedowns s'intègre également dans une stratégie plus large de gestion du combat, avec des moments spécifiques identifiés comme particulièrement favorables : les trente dernières secondes d'un round (pour sécuriser des points auprès des juges), immédiatement après avoir ébranlé l'adversaire avec une frappe significative, ou après avoir absorbé une combinaison pour exploiter le réengagement de l'adversaire. Cette dimension stratégique démontre que le wrestling offensif moderne transcende largement la simple technique pour intégrer une compréhension sophistiquée du rythme et de la psychologie du combat.

Défense anti-grappling et scrambles en MMA

La défense anti-grappling constitue un aspect fondamental du MMA moderne que tout combattant doit maîtriser pour rester compétitif au plus haut niveau. Cette dimension défensive englobe un ensemble de techniques et de stratégies visant à neutraliser les tentatives d'amenée au sol, à récupérer une position favorable après avoir été contrôlé, et à créer des opportunités de retour en position debout. Les données récentes montrent que les combattants capables de maintenir un taux de défense contre les takedowns supérieur à 70% augmentent significativement leurs chances de victoire, particulièrement dans les catégories de poids légères où la mobilité joue un rôle crucial.

Les scrambles - ces phases chaotiques de transition rapide où les deux combattants luttent pour obtenir une position dominante - représentent des moments décisifs où se détermine souvent l'issue du combat. Contrairement aux idées reçues, ces séquences ne sont pas anarchiques mais obéissent à des principes techniques précis que les combattants d'élite ont systématisés dans leur entraînement. La capacité à initier, contrôler et gagner ces scrambles constitue aujourd'hui une compétence distincte qui peut neutraliser même les grapplers techniquement supérieurs.

Techniques d'explosion et de récupération de garde d'aljamain sterling

Aljamain Sterling a développé un système remarquable de techniques d'explosion et de récupération de garde qui a transformé sa capacité défensive en arme offensive. Sa technique signature d'explosion, surnommée "Sterling Scramble", combine une poussée explosive des hanches avec un mouvement rotatif du haut du corps, créant un déséquilibre qui lui permet d'échapper à des positions apparemment inextricables. Ce mouvement exploite les principes de physique de base en créant momentanément un espace où l'adversaire doit réajuster son poids et son équilibre.

La récupération de garde de Sterling se distingue par son utilisation sophistiquée des butterfly hooks (crochets papillon) comme mécanisme transitoire vers une position neutre ou avantageuse. Plutôt que de chercher immédiatement à récupérer une garde fermée traditionnelle, il utilise ces crochets pour créer un levier puissant qui lui permet soit d'inverser la position, soit de se dégager complètement. Cette approche dynamique contraste avec la défense passive observée chez de nombreux combattants qui se contentent de minimiser les dégâts sans chercher activement à améliorer leur position.

L'aspect le plus innovant du système de Sterling réside dans sa capacité à transformer instantanément ses mouvements défensifs en opportunités offensives. Ses transitions fluides de la défense à l'attaque exploitent la confusion momentanée de l'adversaire pendant les scrambles, lui permettant souvent de renverser complètement la dynamique du combat en quelques secondes. Cette approche proactive de la défense anti-grappling a établi une nouvelle référence dans l'évolution technique du MMA contemporain.

Défense contre la cage : wall walking et underhooks

La défense contre la cage a considérablement évolué ces dernières années, avec le développement de systèmes spécifiques exploitant la structure unique de l'octogone. La technique du wall walking (marche murale) permet à un combattant contrôlé contre la cage de se redresser progressivement en utilisant la clôture comme support, transformant ce qui était traditionnellement considéré comme une position désavantageuse en opportunité d'échappement. Des champions comme Max Holloway et Joanna Jedrzejczyk ont perfectionné cette technique en maintenant une posture corporelle spécifique qui maximise la friction contre la cage tout en minimisant les opportunités de contrôle pour l'adversaire.

L'utilisation stratégique des underhooks (crochets par dessous) contre la cage constitue un élément fondamental de la défense moderne. En sécurisant un ou idéalement deux underhooks, le défenseur établit des points d'ancrage qui limitent considérablement la capacité de l'adversaire à exercer une pression ou à initier des amenées au sol. Cette position défensive crée également des opportunités de renversement, particulièrement lorsqu'elle est combinée avec une poussée latérale le long de la cage pour échapper à l'angle de pression principal.

Les combattants d'élite ont développé des séquences de défense intégrant simultanément le wall walking, les underhooks et des frappes courtes comme les coudes et les uppercuts, créant un système défensif dynamique qui transforme progressivement une situation de survie en opportunité offensive.

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